Une plantation au service de la forêt Septimontaine et des générations futures
Le lundi 31 mars dernier, les étudiants de l’ISETA Poisy, en BTSA Gestion forestière 2ème année sont venus prêter main forte aux agents ONF du Haut-Giffre dans le cadre du reboisement après sinistre climatique (en l’occurrence, le scolyte), qui a été financé par la compagnie des alpes, avec le dispositif de label bas carbone. Au total, 700 arbres ont été mis en terre sur la commune de Samoëns, là où avait eu lieu la coupe sanitaire au-dessus des Pétérets, au bas du versant de la Cheniaz.
Ce sont 3 générations de forestiers à pied d’œuvre qui se sont réunis autour des défis forestiers actuels, en se retroussant les manches pour préparer l’avenir des forêts. Ici, on va planter des arbres !
Alain Bouvet, titulaire d’un BEPA Forêt obtenu à Poisy en 1983 et ouvrier forestier à l’Office national des forêts depuis près de 40 ans est venu aider à l’encadrement des étudiants sur ce chantier de plantation géré par Lucas Barrull, technicien forestier de secteur et également ancien de Poisy, tout comme le formateur en silviculture des 23 étudiant.e.s venus planter, Sylvestre Vernier. C’est tout une succession de femmes et d’hommes qui ont façonné, qui administrent et qui gèreront les forêts de nos montagnes.
Forts de leurs expériences, Oliver Gough et David Bertaud, techniciens des secteurs voisins, sont également venus apporter leurs témoignages et aide en début de chantier. Quel beau passage de flambeau !
La genèse de ce chantier ?
La Compagnie des Alpes, exploitante du domaine de montagne du Grand Massif via GMDS, a fait appel à l’ONF pour identifier des projets locaux permettant d’accroitre les capacités de séquestration carbone de la forêt. En effet, en complément des actions de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 80%, le projet consiste à co-financer des reboisements qui devraient séquestrer les 20% restant. Voilà l’histoire d’un projet label Bas Carbone, financeur des services écosystémiques de la sylve, devenu une réalité aujourd’hui en forêt pour aider les propriétaires à replanter.
Lorsqu’il s’agit, à 750 m d’altitude, de renouveler un peuplement d’épicéas, mis en place dans les années 70 et victime de l’ips typographe (aussi appelé bostryche ou encore scolyte), en mettant en place des essences plus adaptées au climat futur, Pin laricio de calabre et Chêne sessile, cela permet de montrer la remontée en altitude de l’étage montagnard et la nécessaire adaptation de nos forêts.
Lorsqu’en outre, il s’agit d’éviter les tassements du sol ou recourir à l’utilisation d’une pelle araignée pour un petit chantier ; cela permet de montrer une autre possibilité tel que cet éco-reboisement, qui en plantant dans les rémanents (branchages et troncs), va permettre de préserver les sols, de limiter la concurrence de la végétation herbacée, d’éviter les dégâts de gibier en laissant la parcelle plus difficilement pénétrable ou de maintenir de l’humidité au sol.
Lorsqu’aussi, cette journée permet de travailler ensemble et d’échanger entre techniciens, ouvriers, étudiants… cela rend la journée riche de partages et d’expériences.
Lorsqu’enfin, le cadre est idyllique et le temps au beau fixe (et même si cela interroge sur de telles chaleurs déjà présentes au printemps), cela permet de passer une très belle journée pleine d’échanges et de réaliser un très beau chantier, complet et très formateur pour les jeunes.